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→ y aller19/10/2022 – 29/10/2022
le 17/10 à 18h vernissage en présence de l'artiste
Alice GUITTARD
Guépardes, impuissantes
Alice Guittard reçoit en cadeau un appareil photographique pour ses 14 ans, et à partir de cette date, elle réalise et collecte des centaines de clichés. Pendant ses études à la Villa Arson à Nice, elle entend une phrase d’un de ses professeurs qui la retient de montrer son travail : « les photographes ne sont pas des vrais artistes ».
Le marbre apparaît dans son travail fin 2016, avec la rencontre d’un graveur lapidaire qui l’initie à la gravure funéraire. Après avoir parcouru les cimetières et marbrerie d’Île-de-France, Alice Guittard décide de faire parler les pierres non plus avec des mots, mais avec des images : en couvrant la pierre d’une émulsion photosensible, elle développe ses images, les rendant ainsi éternelles et immuables. C’est ce paradoxe entre l’immatérialité de l’image, sa latence, et le processus d’apparition par un procédé complexe et archaïque - le développement aux sels d’argent - qui retient son attention. Ici, la pellicule délicate et fragile épouse la solidité immuable du marbre. Pour Alice Guittard, “le minéral possède le pouvoir de nous installer dans une dynamique psychique marquée par l’expérience d’une dévitalisation. Faire halte dans l’univers des pierres, s’y retirer, c’est se défaire de toute volonté humaine ; éprouver jusqu’à l’oppression un espace informe chaotique, un vide angoissant qui vous fait perdre tous les repères intérieurs.”
Lors d’un voyage à Istanbul en 2018, la marqueterie de marbre des palais ottomans retient son attention. Elle entreprend alors des recherches, entame une réflexion autour de la technique de la pietra dura et se forme auprès d’un marbrier. Progressivement, l’image n’est plus développée sur la pierre, mais créée par les différentes natures du marbre formant le motif.
Elle rentre en France avec sa première pièce réalisée ainsi, Lisa : une jeune femme qui semble vouloir partager un secret, comme une invitation à aller chercher toujours plus loin quand toutes les réponses semblent se trouvent sous nos yeux.
Actuellement en résidence à Lisbonne, le travail d’Alice Guittard prend une autre dimension par l’intégration de la gravure et l’association de nouveaux matériaux comme l’inox, le laiton, mais aussi le végétal et des débris en tous genres, créant ainsi des herbiers multiples témoignant d’un passage furtif de l’homme, gravé à jamais dans le marbre.
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