Musée du quai Branly – Jacques Chirac
→ y aller30.9.2025 – 25.1.2026
Exposition dans la Galerie Marc Ladreit de Lacharrière
Hoda AFSHAR
Performer l’invisible
À travers une œuvre à la fois poétique et engagée, Hoda Afshar interroge l’histoire des regards et repousse les limites de la photographie pour en faire un puissant outil de de révélation et de résistance.
Née à Téhéran en 1983, Hoda Afshar vit aujourd’hui à Melbourne. Artiste visuelle parmi les plus innovantes de sa génération, elle explore des sujets tels que la marginalité, la représentation du genre, le déplacement.
Première exposition monographique de l’artiste en France, Hoda Afshar. Performer l’invisible dévoile son installation inédite The Fold, qui propose une relecture critique des photographies issues des collections du musée, réalisées par le médecin-psychiatre Gaëtan de Clérambault au Maroc entre 1918 et 1919 dans un contexte colonial. À travers l’exploration de ce fonds et la réappropriation des images, Hoda Afshar interroge la manière dont le médium photographique, utilisé par les pouvoirs dominants, façonne — et parfois enferme — la représentation des corps.
Le parcours déploie une autre installation majeure de l’artiste : Speak the wind, un essai visuel autour des croyances locales et des pratiques rituelles liées aux vents dans les îles du détroit d’Ormuz dans le sud de l’Iran.
Entre photographies, dessins, miroirs, vidéos et installations sonores, l’exposition retrace les grands axes de la recherche de l’artiste, et propose une réflexion sur notre rapport aux images et aux récits qu’elles construisent.

9.10.2025 – 26.1.2026
jeudi 9.10 dès 10h30 ouverture
Accrochage dans la Boîte Arts Graphiques
Emilio AZEVEDO
Rondônia (comment je suis tombé amoureux d'une ligne)
L’artiste belgo-brésilien Emilio Azevedo s’est intéressé dans ce projet aux missions militaires et ethnographiques entreprises par l’État brésilien entre les années 1890 et 1930 qui visaient à intégrer les régions amazoniennes à l’espace national. Lauréat du Prix pour la photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac en 2020, il explore les traces de ces missions dans les archives et dans le paysage contemporain, et pose un regard sur les conséquences écologiques et sociales de cette marche effrénée vers la modernité.
Dirigées par le maréchal Cândido Rondon, ces expéditions avaient pour objectifs l’établissement d’une ligne télégraphique à travers le territoire amazonien, la reconnaissance et le contrôle de ces zones et la délimitation des frontières du pays.
Au cours de son enquête, l’artiste s’est plongé dans les archives photographiques produites par la mission Rondon conservées au musée du quai Branly et au Museu Histórico do Exército à Rio de Janeiro avant de se rendre dans l’Etat de Rondônia en Amazonie occidentale pour parcourir la route Transamazonienne BR 364 qui emprunte le tracé de la ligne du télégraphe. Interrogeant le statut ambigu des photographies historiques, utilisées pour cartographier et contrôler le territoire, ainsi que légitimer l’entreprise de l’Etat brésilien, Emilio Azevedo rejoue et détourne dans ses propres images certains gestes et codes de la photographie d’exploration tout en scrutant les absences du récit officiel. S’inspirant de la pensée d’Édouard Glissant, l’artiste parle d’une « (po)éthique de l’opacité » pour qualifier sa recherche visuelle qui tend à préserver des zones d’ombre et refuse de figer les êtres et les paysages dans des catégories stables.

4.11.2025 – 23.11.2025
mardi 4.11 dès 10h30 ouverture
Présentation dans le Hall du musée
Mónica ALCÁZAR-DUARTE . Destiny DEACON . Jaisingh NAGESWARAN
Temps Fort photographie
Le Prix pour la photographie soutient la création contemporaine extra-européenne. Chaque année il permet aux artistes lauréats de développer une œuvre inédite, destinée à intégrer la collection du musée. A l’occasion de ce mois de novembre propice à la photographie, les lauréats sont présentés en plein cœur du musée, dans l’espace du hall d’accueil, à l’occasion d’un temps fort dédié à la photographie.
Dans Xuna'an Kaab - Grandma as a beekeeper, Mónica Alcázar-Duarte interprête un personnage imaginé à partir du rêve de sa grand-mère de devenir apiculltrice. L’artiste, vêtue d’un costume revisité dans une couleur jaune qui évoque à la fois le miel et l’or, apparait dans des sites variés, à Mexico, Lanzarote, tous reliés à son histoire familiale. Elle questionne la notion de progrès en se réappropriant un héritage autochtone.
Destiny Deacon, artiste majeure australienne prématurément disparue, a proposé dans Outside looking in une série d’images qui utilisent son propre vocabulaire visuel composé notamment de « kitsch koories », représentations stéréotypes des communautés autochtones australiennes. Outside looking in explore avec humour le rôle du regard, le fait d’être sujet ou assujetti, en se basant sur l’expérience d’être dévisagé avec suspicion ou mépris.
Jaisingh Nageswaran témoigne dans sa pratique photographique des changements intervenus dans sa vie récente via différentes étapes. Membre de la caste marginalisée des dalits il a tenté de construire sa vie à Mumbai, hors de son village natal. Dans Pallivaal (La queue du Lézard) il revisite les lieux où la photographie l’a conduit et t interroge la manière dont cet outil s’est transformé en médium introspectif, lui permettant de renouer avec ses multiples identités.

Musée du quai Branly – Jacques Chirac
quaibranly.fr
instagram @quaibranly
01 56 61 70 00
222 rue de l’Université · Paris 7e
mardi-dimanche 10h30-19h / nocturne le jeudi jusqu’à 22h
14€ / tarif réduit 11€