mahJ
→ y aller9.10.2025 – 8.3.2026
RSVP mardi 25.11 à 14h15 visite avec le commissaire Eric Leroy
Denise BELLON
Un regard vagabond
Le mahJ présente la première rétrospective à Paris, rassemblant près de 300 photographies, objets, lettres et publications, consacrée à Denise Bellon (1902-1999), photographe humaniste, pionnière du photojournalisme et compagne de route des surréalistes, dont l’œuvre singulier et méconnu court des années 1930 aux années 1970.
Née à Paris dans une famille juive originaire d’Alsace et d’Allemagne, Denise Hulmann collabore au Studio Zuber, puis s’associe à Pierre Boucher, Émeric Feher, Pierre Verger et René Zuber pour fonder Alliance-Photo, première agence photographique de l’entre-deux guerres. Marquée par l’esthétique de la « Nouvelle Vision », elle réalise de nombreux reportages à l'étranger, dans les Balkans, en Finlande et en Afrique subsaharienne, ainsi que des commandes publicitaires d’une grande créativité.
En 1940, elle épouse Armand Labin, journaliste juif d’origine roumaine qui entre dans la Résistance. Dissimulant sa judéité à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, Denise Bellon y poursuit son activité et laisse un remarquable ensemble d’images sur la ville sous l’Occupation.
Fin 1944, elle couvre le maquis républicain espagnol replié dans l’Aude pour Midi libre, fondé par Armand Labin à la demande du Mouvement de libération nationale. En 1945, elle réalise à Moissac un bouleversant reportage sur la maison des Éclaireurs israélites, qui fut un refuge pour les enfants juifs jusqu’en 1943 et accueillera des orphelins de la Shoah après la Libération. En 1947, elle rapporte de Djerba un remarquable ensemble d’images de la communauté juive de l’île.
Liée depuis l’adolescence avec les sœurs Maklès – Sylvia qui épousera Georges Bataille puis Jacques Lacan, et Rose qui épousera André Masson, Denise Bellon fréquente le groupe Octobre et les surréalistes dès l’avant-guerre. André Breton lui confie ainsi de 1938 à 1965 la couverture des expositions surréalistes. On découvre les œuvres de Victor Brauner, Frederik Kiesler, Wolfgang Paalen, ou Sonia Mossé (déportée à Sobibor en 1943). Denise Bellon laisse aussi des portraits de nombreux artistes juifs de l’école de Paris – Moïse Kisling, Kurt Seligmann, Antoine Pevsner Bezalel Schatz – et d’écrivains dont elle est proche : Joë Bousquet, Simone de Beauvoir, Paul Bénichou, Joseph Delteil, Henry Miller ou Jacques Prévert. Grâce à sa familiarité avec le milieu cinématographique, on retrouve aussi les visages de Paul Grimault, Joseph Kosma, Nikos Papatakis, ou les jeunes Marcel Marceau et Serge Reggiani.
Ses filles aussi feront carrière dans le cinéma, Yannick comme réalisatrice, et Loleh comme actrice et dramaturge. En 1972, les derniers travaux de Denise Bellon sont des photographies de tournage de Quelque part quelqu’un, réalisé par Yannick.
D’une exceptionnelle diversité, son œuvre se caractérise par une forte indépendance dans le monde de la photographie, et une grande curiosité, tant pour l’« ailleurs », que l’on retrouve dans ses reportages à l’étranger, que pour l’insolite proche, qu’il s’agisse d’un mariage gitan dans la Zone entourant encore Paris avant-guerre, ou du surréalisme dont elle suivra les évolutions.
Rompant avec les conventions bourgeoises de sa famille, elle porte sur le monde un regard vagabond que l’on retrouve chez d’autres photographes juives de sa génération comme Lore Krüger, Gerda Taro, Denise Colomb ou Gisèle Freund.
L'exposition est accompagnée d'un catalogue coédité par le mahJ et les éditions Delpire, ainsi que de manifestations dans l'auditorium, de visites guidées et d'activités pour le jeune public.

jusqu’au 14.12.2025
Paula PADANI
La danse migrante :
Hambourg, Tel-Aviv, Paris
L’exposition retrace le parcours méconnu de la danseuse Paula Padani (1913-2001) à travers 120 photographies, affiches et costumes.
Née à Hambourg et formée à la danse moderne à l’école Wigman, Padani fuit l’Allemagne et rejoint clandestinement la Palestine mandataire en 1936. Elle ouvre une école de danse à Tel-Aviv et pendant dix ans prendra part au développement de la scène théâtrale moderne en terre d’Israël. Très inspirée par les paysages orientaux, elle fera appel à de nombreux photographes pour immortaliser ses performances en plein air.
En 1946, avec son mari le peintre Aram, elle s’installe à Paris, où ses récitals à la Salle Pleyel, au Palais Chaillot ou au Théâtre Sarah Bernhardt, rencontrent un vif succès. Entre 1947 et 1948, à l’invitation de l’American Jewish Joint Distribution Committee, elle part en tournée dans les camps de personnes déplacées de la zone d’occupation américaine en Allemagne, pour soutenir les rescapés juifs. À partir des années 1950, elle se consacre à un enseignement centré sur l’improvisation et l’épanouissement de la créativité individuelle, dans le droit fil des avant-gardes de la république de Weimar.
Par sa vision du mouvement comme force de vie, par sa capacité de rebond entre plusieurs pays et cultures, elle aura frayé de nouvelles routes pour son art et joué un rôle pionnier dans l’émergence de la danse contemporaine israélienne.
Commissariat · Laure Guilbert et Nicolas Feuillie

Musée d’art et histoire du Judaïsme
www.mahj.org
instagram @mahjparis
01 53 01 86 53
info@mahj.org
Hôtel de Saint-Aignan
71 rue du Temple · Paris 3e
mardi-vendredi 11h-18h / samedi-dimanche 10h-19h / nocturne tous les mercredis jusqu’à 21h
13€ / tarif réduit 9€
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Hôtel de Saint-Aignan
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