VIRÉES PHOTO  VIDÉO
DU 15 OCT AU 11 DÉC 2022
À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE
Photo Days

Love&Collect

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5/11/2022 – 19/11/2022

Adama KOUYATÉ

Studios d’Afrique


Adama Kouyaté est né en 1928 dans une petite ville du sud du Mali, à Bougouni, où il restera jusqu’à ses 17 ans. Quand son père, cordonnier décède en 1944, Adama se retrouve propulsé à la tête de la famille. Un an plus tard, toujours sans ressources, il décide de partir pour Bamako, la capitale, dans l’espoir d’y trouver un travail afin de subvenir aux besoins de tous. Là-bas, il trouve du travail chez un cordonnier en attendant de trouver mieux. En 1946, pour Noël, Kouyaté offre comme cadeau à sa copine un portrait pris chez lui du grand Bakary Doumbia. Doumbia et son frère Naby sont alors les deux plus grands photographes de Bamako, ils sont très connus, demandés et acclamés. Adama dira: La photo était si belle que je voulais être photographe moi-même. Dès lors Kouyaté ne lâchera plus Doumbia, il commence son apprentissage à ses côtés et se familiarise avec la photographie et sa magie. Il fait ainsi connaissance avec les apprentis photographes des autres studios de la ville. Puis il rencontre Pierre Garnier, le grand maître de tous les photographes de Bamako. En 1947, il entre comme apprenti préposé aux agrandissements dans son studio photo, le Photo Hall Soudanais, qui est aussi le premier laboratoire photo du Mali, où il ne tarde pas à gagner ses galons. Comme Kouyaté aime le dire, il a d’abord manié le laboratoire avant l’appareil photo. De temps en temps, au comptoir, il vendait du matériel, des pellicules et de la chimie à Seydou Keita, aujourd’hui mondialement reconnu.

Deux ans plus tard, Kouyaté ouvre son propre studio, le Photo Hall Kati à Kati, ville située à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Au bout de quelques années, Adama confie les clés du studio à un ami qu’il avait formé, pour devenir chauffeur de camion afin de gagner plus d’argent. Pendant près de dix ans il sillonne le Mali, la Côte-d’Ivoire, le Togo et le Burkina Faso, il va couvrir toutes les routes d’Afrique occidentale vers Kati, Lomé, Abidjan, Ouagadougou et Bouaké. C’est d’ailleurs à Ouagadougou, au Burkina Faso en 1964, qu’il ouvre son second studio photo. Puis il en ouvre encore un autre, le Photo Hall Ivoire, à Bouaké, une petite ville de commerce, il l’exploitera jusqu’en 1968, année du coup d’État militaire au Mali. Cet événement met un terme à l’aventure ivoirienne de notre aventurier. De retour au Mali, il apprend que l’Agence Nationale d’Animation (ANIM) de Ségou, qui a servi de studio photo, entre autres choses, est sur le point de fermer. Situé au nord-est de Bamako sur le fleuve Niger, Ségou est un carrefour commercial qu’Adama connaît bien pour y avoir une maison. De plus il sait qu’il n’existe aucun autre studio dans la ville. En 1969, convaincu des possibilités commerciales de la ville, Kouyaté vend sa voiture et ouvre sur Elhadj Oumar Tall Street, au coeur du quartier commercial, le Photo Hall d’Union, un studio spécialisé dans le portrait.

Pendant longtemps, Kouyaté restera le seul photographe de la ville. Il vivait en prenant deux rouleaux de 24 poses par jour et en période de fêtes durant l’Eid al-Adha, Noël, le Ramadan ou lors des baptêmes et des mariages, il pouvait atteindre les six rouleaux par jour. Peu à peu d’autres photographes se sont installés à Ségou, mais Kouyaté ne souffrira jamais de la concurrence, la majorité de sa clientèle était déjà faite et c’est au Photo Hall d’Union qu’il était bien de se faire tirer le portrait !





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Expositions passées

15/10/2022 – 29/10/2022
le 26/11 à 19h    talk en hommage à l’artiste

Gérard SCHLOSSER

Photomontages



On a classé souvent Gérard Schlosser parmi les hyperréalistes, mais il est également considéré comme l’un des peintres les plus littéraires ; ses œuvres ont souvent été utilisées comme couvertures de livres, et on le rapproche des écrivains du Nouveau Roman, dont il partagerait le sens de l’observation du réel, et d’une narration comme suspendue, avec un rapport distancié aux personnages. Il est vrai que les corps sont rarement entiers dans les tableaux de Schlosser, et qu’un principe d’équivalence semble unir les protagonistes de ses saynètes subtiles et les objets qui habitent leurs cadres, livres justement, voitures, chevalets, ustensiles de cuisine ou d’atelier.

De cette banalité, Schlosser extrait une volupté inopinée qui naît de la rencontre fortuite entre deux épidermes, entre une toison et un arbre, entre la courbe d’une hanche et le doux dessin d’une dune. Vu avec les yeux du peintre, Le monde entier est sensuel, résume très joliment le poète Nicolas Pesquès.

Pour pictural, littéraire et même cinématographique qu’il soit, l’art de Schlosser naît pourtant d’abord de la photographie. En effet, la pratique photographique est à l’origine même de ses tableaux : toutes ses peintures sont le fruit d’une méthodique composition, dont les éléments de départ sont fournis par des images photographiques noir et blanc prises, et tirées, par l’artiste lui-même. Une fois découpées et assemblées, elles sont projetées, puis peintes sur toile préalablement sablée. Ainsi, les couleurs sont-elles ajoutées a posteriori et arbitrairement, selon ce que réclame la composition, dans un écart certain avec les canons du réalisme, et encore plus de l’hyperréalisme...



le 26/11 à 19h

Talk et verre en hommage à Gérard Schlosser
Avec la présence de Pearl Pearl Huart Cholley et Stephane Corréard
8 rue des Beaux-Arts · Paris 6e