VIRÉES PHOTO  VIDÉO
DU 15 OCT AU 11 DÉC 2022
À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE
Photo Days

Galerie Sit Down

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4/11/2022 – 4/1/2023

Tom WOOD

Snatch out of Time



Tout au long de ses pérégrinations liverpuldiennes, Tom Wood laisse entrevoir plus qu’une attention particulière à l’autre. Tom Wood est tout entier dans sa photographie. S’il faut reconnaître au photographe un évident mérite d’observateur, on ne peut que constater qu’il vit à la place de ses personnages. Il se confond avec eux. Lors de la prise de vue, entre le modèle et le photographe une sensibilité commune se manifeste. Instant a priori insignifiant, rapide, presque volé, où pourtant le monde du sensible ne fait plus qu’un. La méthode du travail photographique repose dans cet ambivalent partage. En cherchant à définir le lien qui unit Tom Wood à cette foule, il nous apparaît clairement que le but recherché est dans cette fusion entre une pratique et des instants de vie….
Tom Wood fait de chaque image un moment symbolique en mesure de représenter le tout, c’est-à-dire un monde complet, signifiant et poétique. L’analyse des rapports sociaux s’impose sans qu’il ne soit nécessaire d’apporter les moindres éléments didactiques.
Les photographies de Tom Wood sont chargées de détails, de portraits minutieux fondant une esthétique du continu dont témoigne la pratique du réemploi. Son approche péripatéticienne de la photographie le conduit à déceler des variations au sein même de la situation déjà vécue : ce sentiment de déjà-vu, la répétition se greffant sur la matrice narrative. De série en série, les changements énonciatifs sont peu nombreux et ce monde reste comme identique, non pas figée mais conservant son essence. L’oeuvre faite de collages quotidiens et de séries fragmentaires aboutées, jamais achevées, s’avère dans la durée d’une grande homogénéité.
Par ses capacités à organiser de manière identique dans le temps la narration de l’intrigue, Tom Wood crée une fresque contemporaine inégalée.
François Cheval



Galerie Sit Down

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@galeriesitdown

01 42 78 08 07
info@sitdown.fr

4 rue Sainte-Anastase – Paris 3e
mardi-vendredi 14h-19h / samedi 12h-19h / et sur rdv

accès libre



expositions passées
23/9/2022 – 29/10/2022
le 22/9 à 18h     vernissage en présence des artistes

Marco LANZA / Chantal STOMAN

Mémoires effacées



La mémoire du XXe siècle se communique à nos cœurs plus favorablement par les documents de la vie privée, les traces du souvenir intime ou familial qu’à travers les évocations de la grande Histoire…

Chantal Stoman et Marco Lanza nous rendent visible ce processus de mémoire photographique.

La première, Chantal Stoman, selon un procédé caractéristique du culte des défunts au XXe siècle : la photo-céramique. L’artiste rephotographie dans les cimetières des portraits funéraires qui, soumis à la lumière et aux intempéries, finissent eux-mêmes par se dégrader – la lumière est à la fois ce qui révèle et ce qui détruit nous dit-elle. Le temps fait son ouvrage en choisissant d’effacer des parties des visages ou des personnes, dans le cas des portraits de groupe. Et comme pour retourner l’effet de cet effacement, elle tire ces photos selon le même procédé, sur céramique, redonnant aux images leur matière originale.

Le second, Marco Lanza, traite cette mémoire selon un autre principe, plus joueur, avec le regard affuté du photographe à la recherche de motifs. Il découpe des carrés dans des portraits d’amateurs, comme pour les extraire de leur contexte et les agencer comme on transforme une matière pour parfaire sa qualité – en fonction d’un principe esthétique, il extrait une forme visuelle et donne une seconde vie à une image oubliée. Ce geste esthétique porte en lui le souvenir d’une époque, les années 1940 à 1960. Mais on peut aussi, à l’inverse, le considérer ce geste comme une élision. Ce qui reste sont des photos amputées de leurs sujets, où l’image devient un cadre évidé, le décor d’un portrait disparu. Chantal Stoman et Marco Lanza nous parlent tous deux d’un éloignement temporel, d’une altération tantôt fortuite, tantôt volontaire, du souvenir des années.

Christian Joschke (extraits)