Éditions Firmin-Didot
→ y aller1.11.2025 – 30.11.2025
le 1/11 dès 18h00 vernissage en présence de l'artiste
Bianca SFORNI
Honey, Bones and Skulls
Les éditions Firmin-Didot sont heureuses de présenter Honey, Bones and Skulls, une collection inédite d’œuvres de Bianca Sforni choisies par le commissaire Johann Mergenthaler.
Le travail de Bianca Sforni s’ancre dans l’observation minutieuse de la nature, non pas comme un objet d’étude passif mais comme un interlocuteur actif. Sa pratique photographique, développée principalement à travers la photographie argentique grand format, se concentre sur des éléments organiques tels que les os, les pierres, les coquillages et la cire, qu’elle isole, cadre et éclaire pour en révéler les structures internes, les tensions formelles et la résonance symbolique.
Plus que des images naturalistes, ses photographies fonctionnent comme des vestiges ou des seuils, des fragments qui invitent à une lecture approfondie du monde naturel en tant qu’archive de savoirs. En ce sens, sa série consacrée aux os ouvre une possibilité de relecture culturelle. Certaines compositions évoquent clairement des formes liées à l’iconographie mésoaméricaine, comme si la matière organique, sans intention explicite, portait une résonance rituelle ou architecturale. Cette intersection entre le biologique et le symbolique constitue l’un des axes centraux de cette exposition.
Sforni ne photographie pas le Mexique et pourtant nombre de ses images semblent l’évoquer. Sa série de calaveras, par exemple, résonne avec la tradition mexicaine de représenter la mort comme une figure familière, ironique et profondément culturelle. Une œuvre en particulier, provenant de la collection d’un anthropologue ami de l’artiste, rappelle le geste historique de Diego Rivera offrant à Trotsky un crâne gravé du nom de Staline, un objet transformé en déclaration politique et émotionnelle.
Les photographies de Sforni n’imposent pas un récit. Elles offrent plutôt des espaces de contemplation et de résonance, construits avec la lumière naturelle, une échelle précise et une sélection rigoureuse de chaque fragment. L’artiste évite toute surinterprétation, soulignant que chaque image naît d’un dialogue silencieux entre le regard et l’objet, entre l’intention esthétique et la matière vivante.
Comme l’écrit Serge Gruzinski :
« L’image ne reflète pas simplement le réel, elle le construit. »
(Serge Gruzinski, La guerre des images. De Christophe Colomb à Blade Runner (1492–2019), Fayard, 1990, p. 17.)
Dans cette perspective, les photographies de Sforni deviennent des outils visuels de connaissance, des passerelles entre matière organique et mémoire culturelle.
Cette exposition propose une lecture transversale de sa pratique, articulant l’ordre naturel à la dimension culturelle, le visible à l’imaginaire. À une époque où la séparation entre l’humanité et la nature semble s’accentuer, le travail de Sforni nous rappelle que nous sommes faits de la même matière que les os, les pierres et les ruches.
Le livre HONEY, BONES AND SKULLS sera publié par les Éditions Firmin-Didot à l’occasion de cette exposition.



Editions Firmin-Didot
13 bis rue Payenne · Paris 3e
tous les jours 14h-20h et sur rdv
accès libre