Ceysson & Bénétière
→ y aller20/10/2022 – 3/12/2022
le 20/10 à 17h vernissage en présence de l'artiste
Tania MOURAUD
Flashback
Flash Dance. Au début des années 1980, le laboratoire de Tania Mouraud faisait nuit blanche le mercredi soir, lors des soirées gays du Palace. Pendant six mois, l’artiste y réalisait ses expériences de peintures photographiques - NI peinture, NI photographie -, ambiance théâtre de l’absurde à la Ghelderode. Presque inaperçue en 1981 au studio 6 6 6 avec Alain Fleischer et Xavier Veilhan, cette série Made in Palace est aujourd’hui mise à jour par l’artiste pour son exposition Flash Back chez Ceysson & Bénétière à Paris. Les tirages sont désormais numériques, la texture plus granuleuse, effet pointillé. Mais Tania Mouraud précise direct, pour étouffer les fantasmes : cette série n’est pas un reportage sur le Palace et le name dropping associé à la légende de ce lieu ne l’impressionne pas.
À l’inverse des photographes connus pour avoir flashés les visages mondains de l’époque, Tania Mouraud travaillait avec son Olympus grand angle, en vitesse lente et pellicule 200 ASA. Alors dans la lumière noire des nuits vitaminées, l’objectif s’ouvre comme les pupilles dilatées, le mouvement des images s’étire sur le négatif. « Je ne connais pas les psychotropes modernes », ajoute par surprise Tania Mouraud. « Ma génération, c’était les acides, la mescaline, le LSD. Les fêtes, ça peut être très beau, mais c’est toujours à la limite, c’est très triste. Je ne veux surtout pas romantiser le Palace, par contre les gens y étaient très beaux, ils étaient costumés. Le Palace me permettait de travailler en empathie avec des modèles qui surgissaient de manière instantanée. Je n’ai pas photographié le sordide, je cherchais l’onirisme. Je me retiens d’utiliser le terme ‘festif’ car on va croire qu’on s’envoyait en l’air, alors que ce travail se situe plutôt du côté de Bosch ou d’Egon Schiele. » Refusant la netteté souvent mensongère de la photographie, Tania Mouraud révèle une réalité floue et fugitive : la photographie n’est plus un arrêt sur image d’un moment de vie instantané, mais un souvenir perturbé, étiré, figé dans l’opacité.
Hugo Vitrani
septembre 2022
septembre 2022
Galerie Ceysson & Bénétière
www.ceyssonbenetiere.com
instagram
@ceysson_benetiere
01 42 77 08 22
galerie@ceysson.com
23 rue du Renard – Paris 4e
mardi-samedi 11h-19h
accès libre
@ceysson_benetiere
01 42 77 08 22
galerie@ceysson.com
23 rue du Renard – Paris 4e
mardi-samedi 11h-19h
accès libre