VIRÉES PHOTO  VIDÉO
DU 15 OCT AU 11 DÉC 2022
À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE
Photo Days

MahJ

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13/10/2022 – 3/3/2023

Erwin BLUMENFELD

Les Tribulations, 1930-1950


À travers près de 180 photographies — dont des ensembles jamais exposés — , l’exposition « Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 » met en lumière sa période la plus féconde, tant du point de vue de ses expérimentations artistiques que de la révélation de son talent dans la photographie de mode qui l'amena à travailler pour les plus grands magazines américains. Elle offre également des éclairages sur sa vision de l’art et sur sa vie personnelle pendant l'Occupation.

Entre son installation à Paris en 1936, et les débuts de sa carrière américaine, après 1941, Erwin Blumenfeld (Berlin, 1897 — Rome, 1969) voit son destin, tant artistique que personnel, bouleversé. Sa plongée dans l’effervescence de la capitale et l’univers de la mode est brutalement interrompue par la défaite de 1940. Il connaît l’errance, l’internement comme « étranger indésirable » dans plusieurs camps français avant d’obtenir un visa pour les États-Unis. Embarqué sur le Mont Viso, il doit encore subir l’enfermement avec sa famille dans un camp français au Maroc. Blumenfeld traverse cette tourmente comme nombre d’artistes juifs, mais peut se réfugier in extremis aux États-Unis, où il renoue immédiatement avec l’industrie de la mode. La période des années 1930 aux années 1950 est aussi celle de la révélation de son talent photographique, le moment d’une expérimentation artistique originale et foisonnante, poursuivie avec la même ferveur de Paris à New York.

Après des débuts dadaïstes, marqués par des photomontages politiques prémonitoires sur la Seconde Guerre mondiale, Blumenfeld construit une œuvre loin des troubles du temps. Elle s’inspire et prolonge des techniques adoptées notamment par les tenants de la « Nouvelle vision », tant lors de la prise de vue qu’en laboratoire : solarisation, réticulation, surimpression, miroirs et jeux optiques, jeux d’ombres et de lumières forment pour lui une grammaire au service d’une image où la beauté et le nu féminin occupent une place centrale. Il mettra en particulier son génie au service de la photographie de mode, et sera précurseur dès les années 1940 dans le domaine de la couleur, propice à de nouvelles expérimentations.

L’exposition suit le cheminement de l’artiste dans des séries, dont sont issues ses photographies les plus célèbres et les plus expérimentales, et les liens qu’il a pu tisser dans ses images avec les maîtres de la peinture ancienne et de l’art moderne. À New York, les magazines Harper’s Bazaar et Vogue, en particulier, seront les supports influents de son talent, déployé dans une libre exploration de formes et de couleurs, toujours sur le portrait et le nu féminin.

Le parcours présente également deux reportages inédits, sur une famille gitane aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et sur les danses des Amérindiens de Taos au Nouveau Mexique. Faisant le lien entre sa participation au mouvement Dada et son insertion dans l’avant-garde parisienne, la série du « Dictateur » et des têtes de veau trouvera sa place avant les portraits, les travaux sur la sculpture de Maillol, et les expérimentations autour du corps féminin faisant de lui un photographe recherché.






jusqu'au 23/4/2023

Dove ALLOUCHE

AgBr.



Lauréat du Prix Maratier 2020 délivré par la fondation Pro mahJ, le plasticien Dove Allouche a été invité à porter un regard créatif sur les collections du mahJ, pour produire une œuvre inédite.
Depuis une vingtaine d’années, Dove Allouche développe une œuvre où le dessin et la photographie agissent comme un révélateur. « Mon approche est celle d’un presbyte, s’en explique-t-il. Je voudrais révéler ce qui est trop proche de notre vue pour être vu, ce qui est ici, juste à côté de nous, mais à travers lequel nous regardons pour regarder autre chose. Saisir “l’invisibilité de ce qui est trop visible” comme dirait Michel Foucault. »

Au mahJ, le regard de Dove Allouche s'est posé sur les collections du musée et s’est arrêté sur une photographie de Félix Bonfils (1831-1885), un des premiers clichés de la mer Morte. À partir de prélèvements opérés sur l’image et agrandis au microscope, l’artiste met en évidence ce qui lie la mer Morte et le médium de sa représentation : le sel. Le titre de l’œuvre, AgBr, désigne en chimie le bromure d’argent, un sel étallique dont le noircissement à la lumière est à l’origine de la photographie. En neuf images, AgBr propose un rapprochement poétique entre Yām HaMélah (la mer salée), et la chimie de l’image photographique en dévoilant le sel qui la compose à une échelle imperceptible à l’œil.



Musée d’art et histoire du Judaïsme

www.mahj.org

@mahjparis
01 53 01 86 53

Hôtel de Saint-Aignan
71 rue du Temple - Paris 3e


mardi-vendredi 11h-18h / samedi-dimanche 10h-18h

10€ / tarif réduit 7€


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