Musée d’art et histoire du Judaïsme
→ y aller2/12/2021 – 6/03/2022
fin novembre preview et signature du catalogue
Patrick ZACHMANN
Voyages de mémoire
Est-on juif quand on ignore sa religion et sa culture ?
À la fin des années 1970 et au début des années 1990, Patrick Zachmann mène une longue « enquête » sur les juifs de France, à la recherche de sa propre identité. De Paris à Marseille, de la rue des Rosiers aux Buttes-Chaumont, des plus orthodoxes aux plus laïques, de la communauté loubavitch aux grossistes du Sentier, des derniers typographes communistes du quotidien yiddish Naye Presse aux juifs les plus « invisibles », le photographe saisit les différentes facettes de la judaïcité française alors même que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, se produisent en France des attentats antisémites. Et, pressentant ce que l’on nommera bientôt l’« ère du témoin », il photographie le premier rassemblement de survivants de la Shoah à Jérusalem en 1981.
Membre depuis 1985 de la prestigieuse agence Magnum, il fait de nombreux reportages hors de France. Son activité le mène en Afrique du Sud en 1990 pour la libération de Nelson Mandela, où il assiste à une manifestation de partisans de l’Apartheid, avec croix gammées et chemises brunes. Il parcourt le Chili en 1999 à la recherche des traces des camps de prisonniers politiques dans le désert d’Atacama. Du Rwanda en 2000, six ans après le génocide des Tutsis, il rapporte des portraits de survivants et des images d’ossuaires qui évoquent implacablement l’ampleur du crime de masse. La même année, il fait le voyage d’Auschwitz-Birkenau, où furent assassinés ses grands-parents paternels, et en revient avec des images glaçantes. En contrepoint, dans les années 2010, il retourne en Pologne et en Ukraine dont il rapporte des photographies inattendues et joyeuses des pèlerinages de juifs orthodoxes sur les tombes des fondateurs du hassidisme. Enfin, retournant aux origines de sa famille maternelle, il parcourt l’Oranie et l’Est marocain pour retrouver les traces de ce judaïsme d’Afrique du Nord présent depuis des temps immémoriaux, et qui constitue aujourd’hui au Maghreb un « monde disparu », à l’instar de celui de sa famille paternelle d’origine polonaise.
Première grande exposition personnelle au mahJ d’un photographe vivant, « Voyages de mémoire » présente près de 300 œuvres de Patrick Zachmann, des années 1970 aux années 2015, dont de très nombreux inédits et un film, La mémoire de mon père. Elles nous révèlent un regard humaniste posé sur le monde, nourri par l’expérience juive et donc habité par les questions universelles de l’exil, de la disparition et de l’oubli.
L'exposition est accompagnée d'un catalogue, coédité par le mahJ et l'Atelier EXB, ainsi que de manifestations dans l'auditorium et de visites guidées.
commissariat ·
Paul Salmona, directeur du mahJ
avec Anaëlle Gobinet-Choukroun
avec Anaëlle Gobinet-Choukroun
Musée d’art et histoire du Judaïsme
www.mahj.org
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@mahjparis
Hôtel de Saint-Aignan
71 rue du Temple - Paris 3e
mardi-vendredi 11h-18h / samedi-dimanche 10h-18h
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